Erwan Lefloch, Secrétaire général Smidap :« Notre travail consiste à soutenir les entreprises du secteur de la pêche et de l’aquaculture dans le développement durable de leurs activités, la gestion de l’environnement étant une préoccupation majeure »
Nous avons parlé à Erwan Lefloch, Secrétaire général du Smidap pour nous dire comment cette institution française contribue au développement de l’aquaculture et de la pêche régionale dans le Pays de la Loire et comment elle défend la durabilité dans la gestion environnementale des déchets plastiques en fin de vie.
En outre, il nous expliquera quel est son rôle face au changement de procédures et à la mise en œuvre de nouvelles technologies dans le secteur.
Depuis Smidap, l’utilisation de nouveaux matériaux biodégradables et compostables dans la culture de l’huître et de la moule en France est appréciée, à condition que les essais valident leur performance technique.
1-POUR COMMENCER, COMBIEN DE TEMPS AVEZ-VOUS ÉTÉ SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DU SMIDAP ? QUELLES ONT ÉTÉ VOS RÉALISATIONS LES PLUS IMPORTANTES À CE MOMENT- LÀ?
Smidap a été créé en 1982.
En 2010, j’ai été nommé Directeur de Projets et des années plus tard, en 2013, je suis devenu Secrétaire Général.
Pour moi, les réalisations les plus importantes sont celles à venir: notre travail consiste à soutenir les entreprises du secteur de la pêche et de l’aquaculture dans le développement durable de leurs activités avec la gestion environnementale comme préoccupation majeure.
Nous sommes un outil pour soutenir les professionnels de l’industrie en Pays de la Loire. Les projets sont multiples et très divers et notre rôle évolue également selon les projets.
2-APRÈS UN AN INTERROMPU PAR COVID, COMMENT VONT LE SECTEUR DES HUÎTRES ET LE PRODUCTEUR DE MOULES EN PAYS DE LA LOIRE? COMMENT LES VENTES, LES PRIX ET LA QUALITÉ DU PRODUIT ONT- ILS ÉTÉ AFFECTÉS AU COURS DE L’ANNÉE ÉCOULÉE?
Le secteur de la production de crustacés a bien résisté à la crise de Covid avec la réactivité des professionnels et le soutien de la Région Pays de la Loire.
La demande et les prix de la saison de Noël 2020 étaient corrects pour les producteurs d’huîtres et l’ouverture des restaurants au printemps a permis aux producteurs de moules de gérer une bonne saison de commercialisation.
3-COMMENT SMIDAP SOUTIENT-T-IL SES COLLABORATEURS DANS UNE SITUATION COMME CELLE QUE NOUS TRAVERSONS? QUELLES SONT LES PRÉOCCUPATIONS ENVIRONNEMENTALES/ÉCOLOGIQUES DU SMIDAP ET DE SES PARTENAIRES?
En ce qui concerne les préoccupations environnementales:
- Soutien aux différents secteurs de la pêche et de l’aquaculture dans les pratiques de développement durable.
- Actions de promotion des sous-produits de la moule
- Amélioration de l’utilisation des emballages en plastique et des outils de production
- Étude de l’offre de cantines régionales (écoles, collèges, maisons de retraite) avec des fruits de mer capturés localement
4-QUEL EST LEUR RÔLE DANS LA MODIFICATION DES PROCÉDURES ET LA MISE EN OEUVRE DES NOUVELLES TECHNOLOGIES?
L’UTILISATION DE NOUVEAUX TYPES DE MATÉRIAUX EST- ELLE ACCEPTÉE?
À la demande d’organisations professionnelles, nous pouvons mener à bien la gestion de projets et / ou la gestion de projets liés aux essais de nouvelles technologies.
SMIDAP a mis à l’essai de nombreux projets liés aux nouvelles techniques de production de fruits de mer (voir rapports sur son site web).
L’utilisation de nouveaux types de matériaux, tels que les bioplastiques biodégradables et compostables, peut être acceptée à condition que soient effectués des essais qui valident les performances techniques de ces produits, comme c’est le cas actuellement pour les filets de décapage biodégradables et compostables.
5-ECOPLAS COLLABORE AVEC DES INSTITUTIONS FRANÇAISES DU SECTEUR AU DÉVELOPPEMENT DE FILETS CATINAGE COMPOSTABLES POUR LA CULTURE EN BOUCHOT. COMMENT LA NOUVELLE LOI SUR LES PLASTIQUES AFFECTE-T-ELLE LA CULTURE DES MOULES ET DES HUÎTRES EN FRANCE? LE SECTEUR EST-IL PRÊT?
Certains producteurs de moules testent les filets de décapage ECO-NET; il est encore trop tôt pour conclure sur leur performance technique.
Pour le moment, les changements réglementaires n’ont pas pour objectif d’interdire l’utilisation de certains outils de production de plastique dans la culture des fruits de mer, mais plutôt de mieux gérer la fin de leur durée de vie, par l’établissement d’une Responsabilité Étendue du Producteur (REP) au plus tard le 1er janvier 2025.
Le financement du traitement des déchets plastiques de mollusques et crustacés sera assuré par des contributions versées par les différents acteurs de la chaîne (fabricants, négociants, utilisateurs, etc.).
Aujourd’hui, la plupart des outils de production de fruits de mer en plastique n’ont pas de canaux de récupération et finissent dans des décharges. Compte tenu de son aspect polluant, cette méthode d’élimination des déchets sera taxée par l’État au cours des prochaines années et pourrait donc encourager les utilisateurs à recourir à des solutions de remplacement recyclables ou compostables.
Pour cette raison, les secteurs des crustacés sont préoccupés par cette situation et souhaitent trouver des solutions viables à ce problème. C’est pourquoi nous assistons à une sensibilisation et à une mobilisation importantes des professionnels en la matière.